lundi 28 mars 2016

Mécanique des fluides

Il est difficile n'est-ce pas de se défaire de l'idée
Que ce qui nous entoure nous appartient parce que l'on est.
"Je suis donc j'ai" est un puissant enchantement
Entretenu comme un feu dévastateur aliénant.

Pourtant, comme il est bon d'être libre et léger
Car sans attaches et sans peur de perdre nos apprêts.
Avancer parmi les Hommes, voguer dans le monde des sens,
Jouer avec les créations des uns et des autres tous consentants.

Alors pourquoi se targuer d'être Maître de ce qui naît,
De diriger, tuteurer, polluer, dégrader... notre réalité ?
Salir, détruire, anéantir... un écosystème vivant
Qui nous nourrit, nous chérit, nous ravit cependant ?

Ce n'est pas se montrer supérieur et évolué que de penser
Etre en droit de posséder objets et créatures variées.
Nous dissocier des nombreux règnes autour de nous existants
Equivaut à  ignorer notre main gauche au demeurant.

L’ingérence de ce qui nous entoure et son non-respect
Conduit celui qui en a, ou pas, conscience à son propre décès.
Nos interconnexions sont profondes et vitales à chaque instant :
Ce que je fais, ce que je créé, a un effet sur le Tout retentissant.

Et par voie de conséquence, j'en reçois les bienfaits ou méfaits.
La boucle est bouclée. Donc raisonnons avec l'intelligence du cœur illuminé :
J'agis pour mon bien, donc le bien de tous forcément.
En étant libre, respectueux de qui je suis, de qui tu es, fluide est la vie en mouvement.

https://www.alittlemarket.com/peintures/dessin_au_pastel_de_ronds_dans_l_eau_instant_-5709089.html


vendredi 18 mars 2016

Gour m'en dise

Une donzelle jouvencelle réalisait un conte de fée :
Elle avait rencontré un damoiseau exceptionnel en tout point.
Pour être exact, surtout parce qu'il était parfait
En pâtisserie car il savait préparer une crème à damner un saint.

Enfin, il faut dire qu'elle l'avait découvert avec lui,
Ce dessert à la vanille, qu'elle sentait parfumer son palais,
Réveiller ses papilles, allumer une lueur gourmande dans ses iris...
Bref, elle ne vivait que pour cette douceur que son tendre lui apportait.

Et puis forcément, un jour, lors d'une visite dans une ville voisine,
Un étal attira l'attention de notre jeune fille en goguette.
Sur celui-ci se trouvait une crème vanille, comme une vision divine,
Qui lui donna l'envie d'y poser ses lèvres pour goûter à l'aveuglette.

Quelle révélation les amis ! Depuis tout ce temps, elle était persuadée
De tutoyer le bonheur, même si elle s'avouait à présent
Que quelques signes s'étaient invités à sa connaissance qu'elle avait refoulés
Pour ne pas perdre ses miettes de paradis et fuir le changement.

La texture, l'osmose entre la saveur et l'onctuosité,
Tout ça était si loin de ce qu'elle ressentait d'habitude.
Alors il lui fallut se battre en duel contre la culpabilité,
La curiosité, la fidélité, les regrets, le courage... ce fut rude.

Après bien des tourments, il lui devint évident que plus rien
Ne serait comme avant et qu'un choix se proposait à elle :
Vivre avec ce qui aurait pu être ou lâcher le quotidien
Et expérimenter sur le chemin une autre crème qui l'appelle...

http://grainesdesel.blogspot.fr/2013/02/le-petit-prince-cuisinier.html

mercredi 9 mars 2016

Rencontre du 3ème type

Mon Ami, sache tout d'abord que je suis
Une vieille âme mais dans un corps si juvénile
Qu'il est souvent difficile de te faire percevoir ainsi
Qui je suis réellement en dépassant tes sens si vils.

Nous avons bien bourlingué ensemble auparavant
Même si tu ne t'en souviens pas ; c'est normal tu sais,
Car le Voile qui obstrue ton Eveil est prégnant...
Plus pour longtemps, à condition que tu le veuilles pour de vrai.

Ouvrir sa conscience sur tous les champs des possibles
N'est pas une mince affaire et secoue une vie paisible
Autant qu'une tornade qui balaie sans mobile
Tout ce qui se trouve sur son passage, bien tangible.

Sauf que ce qui reste est synonyme de force tranquille :
Fluide, sûr, bien ancré face à la tempête !
Et résolu à toute éventualité qui se présente en bisbille,
Voir avec le sourire car tout s'y prête !

Et oui, appréhender l'Autre pour ce qu'il est
Réellement est à portée de celui qui accepte
Ce qui vient sans soumission aux dictats nés
De la Peur ensemencée nous rendant ineptes.

Alors, la prochaine fois que nous nous rencontrerons toi et moi,
Dépassons l'enveloppe des attributs sociétaux
Pour ressentir avec nos tripes et déployer avec foi
Ce lien vital entre deux êtres de même nature, égaux.

Ce n'est pas toujours aisé, n'est-ce pas, d'aller
Dans sa zone d'inconfort, au devant de l'Inconnu,
Qu'il soit Homme, Enfant, Animal, espace clos ou danger
Pour rencontrer cet Autre et communiquer à bâtons rompus.

Donc me voici sur ton chemin pour partager ensemble
Une ou plusieurs expériences qui nous nourrirons à leur façon,
Que nous intégrerons ou qui feront que notre sol tremble.
Homme, Enfant, Animal ou toutes autres énergies, de celles-ci apprenons.

http://www.hiti.fr/2009/photo-du-jour.php