samedi 20 juin 2015

Métamorphe

Belle de jour, ombre de nuit,
Ainsi vivait une âme solitaire sans bruit.
Scintillante, étincelante, superficielle face à autrui,
Coléreuse, ombrageuse, dense était-elle dès minuit.

Elle s'était fait une raison après plusieurs essais
Pour basculer définitivement du côté lumière.
Car dans son idée, on ne peut être ténèbres
Et avoir une vie respectable et fière.

C'est donc avec désillusion qu'elle jouait son rôle,
Souriante et aimable, affable et frivole.
Nul ne se rendait compte dans quelle geôle
Elle retenait cette partie d'elle-même dans une camisole.

Jusqu'au jour où elle fit la rencontre
D'un personnage appelé Azar, qui se montre
Toujours là où l'on ne l'attend pas et contre
Lequel aucun artifice ne peut fondre.

Ce dernier avait revêtu l'habit
D'un singulier jeune homme bien bâti.
D'un seul coup d’œil aguerri,
Celui de l'Amour, il lui dit :

"Un sourire grimé ne vaut pas
Une bouche fermée mais juste, là,
Car elle sera en adéquation parfaite via
Le cœur et la posture présentés par toi.

Tu voudrais ne montrer de ta personne
Que du blanc, du doux, du tendre qui résonne
Une mélodie de bienséance et respectabilité bonne...
Bref, une jolie comédie avec un scénario monotone.

C'est insipide à souhait, ne trouves-tu pas ma belle ?
Quel ennui, cette vie qui a comme nom "perfection" pour label !
Ce qui fait la rareté du diamant est son inclusion naturelle :
Prends-le en exemple et exploites tes incongruités personnelles.

Tu es colérique, jalouse, obsessionnelle... et alors ?
Regardes à combien de reprise ceci t'a aidé dans l'effort !
Pourquoi vouloir se scinder en deux avec remords
Et vivre de sorte une existence aux portes de la mort ?"

Ses propos eurent l'effet d'une gifle cinglante
Pour notre héroïne qui se voulait en société pimpante...
Après un premier réflexe de déni et de pure haine pour l'impudent,
Petit-à-petit, les paroles d'Azur infusèrent lentement.

Ainsi, à présent, quand elle souriait, c'est parce qu'elle le voulait.
Ainsi, à présent, quand elle criait, sa colère était juste et sans regret.
Ainsi, à présent, quand elle tenait bon sa place, elle cultivait le respect.
Ainsi, à présent, quand elle aimait, tout en elle vibrait et s'épanouissait.

http://www.arcturius.org/chroniques/metamorphose-chenille-hilarion-via-jean-paul-thouny/



2 commentaires:

  1. Bonsoir,
    Cela ne sentirait pas un peu le vécu ?

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  2. Comme dirait l'autre : "Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence" ;-p Merci pour ce commentaire <3

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